Dans le cadre du Contrat de Rivière (2002-2008) prévoyant différentes actions de restauration du fonctionnement…
Un mois après l’intense événement pluvieux qui s’est abattu sur le bassin de l’Yzeron et de nombreuses actions et analyses menées par les équipes du Sagyrc, l’heure est au bilan. L’enjeu ? Bien comprendre ce qui s’est passé et en tirer des retours d’expériences, utiles pour l’avenir.
Les secteurs aménagés n’ont pas débordé, mais…
C’est le premier enseignement, l’Yzeron n’a pas débordé dans les secteurs aménagés pour écouler une crue comparable à celle de 2003. En termes de débits, les valeurs données par les stations de la DREAL s’établissaient à environ 55 m3/s à Taffignon, proches de celles de la crue de 2016. Pour autant, il y a eu des inondations : par exemple, à proximité du Merdaret, un affluent de l’Yzeron à Francheville, trois riverains ont été inondés, ainsi que ceux qui vivent le long du quai Pierre Sémard à Oullins. On pourrait faire le lien vers mémoire d inondation pour encourager a transmettre des info géolocalisée.
… les réseaux et le ruissellement sur voirie ont inondé
Ces désordres proviennent principalement de débordements des réseaux, de ruissellement sur la voirie et/ou de remontées de nappe. Ils s’expliquent par le fait que :
– d’une part, les réseaux sont dimensionnés pour un certain niveau de débit correspondant à des pluies de faible intensité
– d’autre part, le 18 octobre, la pluviométrie a été beaucoup plus intense sur l’aval que sur l’amont du bassin versant (120 mm contre 60 mm sur l’amont). Alors que les débits de l’Yzeron étaient redescendus, ces pluies orageuses, intervenant sur des sols déjà saturés en eau, ont provoqué ces inondations.
De nombreux enseignements à tirer de cet événement
Après ces deux journées, les équipes du Sagyrc ont d’abord géré les urgences :
- évacuer les embâcles et les arbres couchés dans les cours d’eau : 50 m3 de bois ont été évacués en une journée, entre le pont blanc et le pont d’Oullins, sur l’Yzeron.
- retirer les arbres tombés suite à l’érosion de la berge rive gauche de l’Yzeron en amont du pont de Limburg à Ste Foy les Lyon,
- curer les ouvrages (ponts) et tous les avaloirs et clapets anti-retours présents entre pont Blanc et Pont d’Oullins pour s’assurer de leur bon fonctionnement en cas de nouvelle crise.
Puis est venu le temps de l’analyse, avec notamment le suivi des laisses de crues sur les secteurs aménagés, qui ont été relevées et entrées dans le modèle hydraulique, avec l’accompagnement de spécialistes (Hydratec)
Les résultats ont montré que les zones aménagées auraient pu encore absorber un débit plus important sans débordement, mais ce qu’on appelle la « revanche », c’est-à-dire la marge de sécurité de 50 cm, que l’on se donne au-delà du débit maximum, a, quant à elle, été en partie utilisée. Cela montre la nécessité de poursuivre l’entretien de la végétation et notamment des ligneux, mais aussi de mieux gérer les atterrissements par les curages mécaniques ou à cheval. Tout l’enjeu est de trouver la façon optimale, secteur par secteur, de gérer la végétation, les dépôts de matériaux charriés par la rivière, le risque inondation et la biodiversité.
S’adapter à de nouveaux régimes de pluies
Un autre enseignement de cet événement, qui corrobore l’alerte donnée le 7 octobre, est la nature du régime de pluies ayant impacté le territoire avec des pluies orageuses « localisées ». Cette situation questionne le temps de réaction et les capacités d’anticipation car la caractéristique de ces événements est leur extrême rapidité.
Les études qui débutent cet automne, pour établir un état des lieux actualisé des conditions hydrologiques sur le bassin versant, vont permettre de construire un modèle, dont l’une des entrées sera précisément le niveau des pluies. Il sera ainsi possible de tester des événements intenses et localisés, tout autant que des événements homogènes sur l’ensemble du bassin versant. Une évolution par rapport au modèle actuel, nécessaire pour prendre en compte les effets du changement climatiques et mieux prévenir le risque inondation.