La mise en place de la nouvelle compétence GEMAPI, gestion des milieux aquatiques et protection…
Elu depuis quelques mois à la présidence du Sagyrc, Jean-Charles Kohlhaas fait le point sur ce mandat qui démarre, les priorités et les ambitions qu’il porte pour le bassin versant de l’Yzeron.
Quel regard portez-vous sur le Sagyrc, après ces premiers mois ?
Ce que je constate – et qui est une grande satisfaction – c’est l’existence au Sagyrc d’une bonne dynamique de travail collectif. L’équipe de techniciens, très investie et compétente, est à l’écoute et en appui des élus qui, eux aussi, sont très impliqués et actifs sur leurs délégations. Lors des derniers bureaux, tous les élus ont répondu présents, ce qui est un très bon signe et devrait nous permettre de mener un travail collaboratif fructueux au bénéfice de la préservation de notre ressource en eau et de nos rivières.
Quels sont les grands chantiers de ce mandat ?
Plutôt que de chantiers, je parlerais plutôt de trois grandes directions de travail.
La première concerne la question des inondations. Il nous faut terminer les travaux d’aménagement de l’Yzeron au niveau du quartier de Ruette Mulet à Francheville pour le protéger jusqu’à une crue trentennale. Pour ce qui est des ouvrages écrêteurs de crues situés à Francheville et Tassin la Demi-Lune, nous devons trouver une solution acceptable par tous, dans le dialogue et le partage des connaissances. Nous nous sommes donnés un an pour atteindre cet objectif.
Le second enjeu concerne la ressource en eau, qui devient de plus en plus rare, avec des sécheresses qui s’intensifient et durent plus longtemps. Beaucoup de choses ont déjà été entreprises par le Sagyrc, mais il faut passer à la vitesse supérieure, inciter tous les usagers, qu’ils soient agriculteurs, jardiniers, responsables de collectivités locales à considérer l’eau comme un bien rare, qu’il faut économiser. C’est un changement de culture majeur auquel les gestionnaires des réseaux d’assainissement doivent être également associés. Gérer les eaux de pluies à la parcelle, c’est garantir que ces eaux s’infiltrent là où elles tombent et réalimentent nappes et rivières, sans perte.
Pour relever ces défis, l’éducation à l’environnement est primordiale, les enfants et les jeunes doivent être sensibilisés et devenir des acteurs de la protection de l’eau. C’est une priorité pour le Sagyrc. Sur notre bassin versant, beaucoup de communes sont motivées pour s’engager sur ce sujet, mais ne savent pas comment s’y prendre. Avec la fermeture du Grand Moulin de l’Yzeron, il n’y a plus de lieu ressource. Le Sagyrc peut devenir la porte d’entrée des politiques d’éducation à l’environnement sur le bassin versant, en lien étroit avec les communes, les associations et l’éducation nationale. C’est la bonne échelle pour agir et nous avons tout intérêt à jouer collectif.
Comment allez-vous travailler sur le sujet des ouvrages écrêteurs, qui ont généré une très forte opposition ?
Nous avons déjà rencontré les associations d’opposants, dialogué entre élus, et bâti une méthode de travail. Nous allons également mobiliser les riverains qui subissent les inondations. Le principe de la démarche est de permettre à chacun de poser toutes les questions, sans aucun tabou. A partir de là, nous identifierons collectivement les sujets sur lesquels nous manquons de connaissance et qu’il faut approfondir sans doute par des études complémentaires. Nous détaillerons prochainement le dispositif de travail, mais d’ores et déjà, toutes les parties prenantes que nous avons sollicitées sont en phase avec ces propositions, ce qui, après une longue période d’opposition frontale, est très encourageant.