On coupe à la Roussille

Début 2025, une dizaine de peupliers ont été coupés dans le Vallon de la Roussille, à Francheville et laissés en place. Une opération d’entretien vertueuse. Explications.

 

Des peupliers en fin de vie

Il y a une cinquantaine d’années, ces peupliers ont été plantés pour « assainir » les abords de la rivière, une pratique courante à l’époque. Aujourd’hui, ces arbres étaient arrivés en fin de vie et posaient plusieurs problèmes.

  • Un risque pour la sécurité des promeneurs : Situés près d’un chemin très fréquenté, ces peupliers devenaient dangereux. Leurs branches cassantes menaçaient de tomber au moindre coup de vent et leurs racines peu profondes les rendaient instables face aux tempêtes.
  • Un impact négatif sur la zone humide : Chaque peuplier consomme jusqu’à 500 litres d’eau par jour. Leur présence à proximité d’une zone humide entraînait un assèchement progressif de cet écosystème fragile et très utile pour la gestion de la ressource en eau.

 

Créer une clairière : un atout pour la biodiversité

Leur coupe a permis d’ouvrir une clairière, ce qui favorise le développement de milieux et d’habitats diversifiés. La présence d’espaces ouverts au sein des forêts est essentielle pour accueillir une plus grande diversité d’espèces animales et végétales. Mais pourquoi ne pas avoir évacué les arbres abattus ?

Du bois « mort », mais bien vivant

Les peupliers coupés ont été laissés sur place volontairement. En effet, 30 % des espèces vivant en forêt dépendent du bois mort. Leur décomposition progressive présente de nombreux intérêts écologiques :

  • Enrichir le sol en humus, favorisant la régénération naturelle
  • Offrir un habitat aux insectes, champignons, mousses et micro-organismes
  • Attirer des oiseaux et petits mammifères qui y trouvent refuge

Un entretien raisonné qui limite les risques

Cette opération a été menée en prenant en compte tous les risques :

  • Risque incendie : Toutes les branches fines et facilement inflammables ont été broyées et laissées sur place.
  • Risque inondation : Les troncs laissés en place se trouvent en limite de la zone inondable en crue centennale ; une situation qui limite fortement le risque qu’ils soient emportés par l’eau et deviennent des embâcles, obstruant les écoulements en cas de crue.

 

 Un choix gagnant sur tous les plans

Laisser les troncs sur place a également permis de limiter l’empreinte carbone en évitant la circulation d’environ 50 camions sur les routes. Cette solution a aussi permis d’économiser près de 2 000 € d’argent public, qui auraient été nécessaires pour transporter et traiter ces arbres, sans parler du CO2 économisé.

En synthèse, une gestion raisonnée, qui allie préservation des milieux naturels, sécurité et optimisation des ressources.

 

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