Le Congrès international« Ecohydrologie 2015 » organisé par l’Unesco à Lyon en septembre dernier, va permettre à…
Partenaire de longue date du Sagyrc, l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse est venue début avril visiter les secteurs aménagés du bassin versant. L’occasion de tirer un bilan des actions menées et de dresser des perspectives. Entretien avec Patrice Pautrat, Chargé d’Interventions à l’Agence et interlocuteur du Sagyrc.
L’Agence de l’eau travaille avec de nombreux Syndicats de rivière. Quelles sont, pour vous, les spécificités du Sagyrc ?
Il faut tout d’abord rappeler que depuis 2003, l’Agence de l’eau a pris plus de 80 décisions de financement pour le Sagyrc, ce qui représente un montant total de 11 M€ de subventions accordées. C’est important et signe d’une collaboration fructueuse, fondée sur la confiance. Ce contexte n’est pas si commun. Ici, nous avons des élus qui ont toujours tenu le cap, des techniciens qui connaissent parfaitement leur territoire et restent très à l’écoute. Cette alchimie a permis de mener en 10 ans une opération de restauration environnementale des cours d’eau d’une ampleur rare à l’échelle internationale puisque la plupart des projets de restauration de cours d’eau en zone urbaine excède rarement quelques centaines de mètres alors que sur l’Yzeron ce sont plus de 5 km de cours d’eau qui ont été restaurés. Sans oublier, bien sûr, le chantier de restauration des continuités piscicoles, qui se terminera avec l’aménagement des seuils de Taffignon et du pont d’Oullins et permettra, enfin, une reconnexion du Rhône et de l’Yzeron amont. Tout cela est assez remarquable car la mise en oeuvre de ces projets était complexe. L’Agence de l’eau est fière d’avoir contribué à ces projets qui ont un effet très positif sur les milieux aquatiques.
Pourrait-on dire que les projets menés par le Sagyrc sont exemplaires et inspirants ?
Oui sans aucun doute. En 2015, l’Agence avait organisé un séminaire sur la GEMAPI à Oullins ; les travaux du Sagyrc venaient d’être livrés et ils illustraient parfaitement l’exigence de gérer dans un même aménagement la protection contre les inondations et la restauration des milieux aquatiques. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons poursuivi nos financements, au titre de la GEMAPI, avec les secteurs de Sainte Foy les Lyon, Francheville et Tassin la demi Lune. Car, au delà de leur efficience sur le bon fonctionnement des milieux aquatiques, ces projets remplissent des objectifs multiples : la nature revient en ville, les paysages sont embellis, les riverains sont mieux protégés du risque inondation. Cette vision intégrée du rapport à l’eau en milieu urbain peut et doit inspirer d’autres territoires. Elle constitue également une réponse intelligente aux enjeux du réchauffement climatique.
Justement, quels sont les enjeux que le Sagyrc va devoir relever dans les prochaines années, une fois les travaux de restauration terminés ?
Dans les années qui viennent, les gros travaux de protection contre les inondations et restauration écologique toucheront à leur fin. Le Sagyrc devra changer de posture en assurant la gestion du cours d’eau et l’animation de la politique de l’eau sur son bassin. Il devra s’assurer que la pression urbaine reste maitrisée et n’impacte pas le bon fonctionnement des milieux aquatiques, mais aussi poursuivre l’entretien des cours d’eau. L’autre sujet majeur est celui de l’hydrologie ; la ressource en eau est fragile et n’est pas inépuisable. Les assecs répétés de ces dernières années montrent combien les milieux aquatiques sont impactés par la sécheresse et les prélèvements d’eau. Il faut donc travailler avec les gestionnaires des réseaux d’assainissement pour éviter que leurs réseaux drainent les eaux des rivières, avec les acteurs du monde agricole pour maitriser les besoins en irrigation, avec les communes et le grand public, qui prélèvent également de l’eau dans les rivières. Le Sagyrc a engagé ce travail avec son Plan de Gestion de la Ressource en Eau. Il faut poursuivre cette animation et coordonner les différentes parties prenantes pour mettre autour de la table tous les acteurs et s’accorder sur les meilleures actions en faveur de l’eau !