Entretenir et valoriser les cours d’eau
Lutter contre les espèces invasives
Très souvent originaires d’Amérique du Nord et du Sud, et d’Asie, les espèces invasives sont à l’origine de problèmes récurrents depuis plusieurs années dans nos cours d’eau. Leur éradication reste très complexe.
Des nuisances multiples
L’absence de réelles concurrences locales a permis aux « invasives » de se développer de manière très importante, produisant des changements significatifs dans la structure, la composition et le fonctionnement de ces écosystèmes.
Elles ont un impact non négligeable sur la biodiversité. Très robustes, ces espèces invasives viennent concurrencer les espèces indigènes jusqu’à les faire disparaître. Elles contribuent également à la dégradation de la qualité du milieu et parfois de l’eau. S’agissant des espèces végétales, elles peuvent avoir une incidence sur les écoulements de l’eau en créant des bouchons hydrauliques, voire une augmentation ponctuelle des niveaux d’eau.
Il existe des solutions pour lutter contre les espèces végétales invasives . Elles nécessitent d’être réitérées régulièrement et sont très chronophages. Il faut également être très attentif au risque de dissémination des déchets d’arrachage. Une fois extraites de leur aire d’implantation, certaines plantes peuvent conserver leurs aptitudes à se reproduire, que ce soit par les graines ou par bouturage.
De nouvelles méthodes encourageantes pour éradiquer la renouée
Depuis plusieurs années, le Sagyrc expérimente différentes techniques de lutte contre la renouée du Japon, principale espèce végétale invasive du bassin versant :
- Implantation de plantes indigènes au tempérament conquérant : houblons, vignes sauvages et surtout ronces pour concurrencer le développement de la Renouée.
- Fauche répétitive lorsqu’elle se développe en sous-bois, afin de l’affaiblir au profit du développement des espèces naturelles.
- Le brûlage régulier dans les secteurs difficilement accessibles comme les enrochements de berges et sur les substrats minéraux (enrochements, perrés…) a fait également ses preuves. Des affaiblissements voire extinctions de foyers ont été constatés au bout d’une année. Cette technique nécessite une intervention tous les 15 jours en période de pousse.
- Des tests de bâchage des secteurs envahis par la renouée sont également réalisés, avec des résultats encourageants. Laissées en place plusieurs années (2 à 3 ans), les bâches étouffent et empêchent les repousses, épuisant ainsi petit à petit les réserves racinaires de la plante. L’inconvénient est cependant de devoir utiliser, pour l’instant, des bâches non biodégradables et relativement inesthétiques.
Ces différentes techniques conduites avec régularité et dans la durée laissent entrevoir un affaiblissement de la Renouée.
Zoom sur 2 espèces invasives du Bassin Versant de l’Yzeron
La renouée du Japon
Originaire des régions méridionales et océaniques d’Asie orientale, elle a été introduite en Europe et aux Etats-Unis comme plante ornementale et mellifère. Elle a débuté sa colonisation exponentielle vers le milieu du XXème siècle.
C’est l’espèce invasive ayant actuellement la dynamique d’expansion la plus forte en France !
La balsamine de Balfour, délicate mais conquérante
La balsamine ou Impatience de Balfour (impatiens balfourii) a été introduite en Europe dans les années 1830, pour ses qualités ornementales (comme la renouée du Japon !). Elle est aujourd’hui classée comme envahissante : elle conquiert en un temps record les berges, les zones humides, les sous-bois frais. Ses gousses « explosent » à maturité, envoyant ses quelques 800 à 900 graines à plusieurs mètres de distance.