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Alors que l’association d’insertion professionnelle « les Brigades Vertes – RIE » vient à nouveau de gagner le marché d’entretien des cours d’eau, la crise sanitaire est venue donner un coup d’arrêt aux interventions sur le terrain. Zoom sur les impacts en période de pleine reprise de la végétation.
Entre janvier et mars, les équipes de RIE n’ont pas chômé. Dirigée par un nouveau jeune chef de brigade, arrivé en tout début d’année, la brigade de rivière s’est concentrée sur les abattages d’arbres et les enlèvements de nombreux embâcles, liés aux chutes de neige et aux tempêtes de la fin d’année dernière, qui ont particulièrement affecté la Vallée du Ratier entre autres. Les arbres ont été débardés en berges à l’aide d’un treuil manuel thermique, ébranchés et laissés sur place. « C’est une solution, désormais appliquée sur la majorité des chantiers, car elle évite de consommer de l’essence et d’user les outils de coupes à vouloir tronçonner les arbres en bûches et faire des tas. En effet, le bois n’est souvent pas récupéré par les riverains faute d’accès. Les arbres ainsi débardés et laissés en berge hors crue dépérissent au fil du temps et offrent à la faune nourriture et caches » explique Luc Lecoeur, technicien rivière au Sagyrc.
La brigade est également intervenue sur le ruisseau du Méginand, pour entretenir les berges et rajeunir la ripisylve par des abattages sélectifs. Mais la crise sanitaire n’a pas permis de finir le chantier, RIE ayant, à juste titre, décidé de suspendre les interventions sur le terrain pour protéger ses équipes.
Un coup de collier en prévision
Les interventions sur les battages d’arbres ne seront rattrapées qu’à l’automne, car dès le mois d’avril, début de la période de nidification des oiseaux, elles sont interdites.
En revanche l’inquiétude porte sur la renouée, cette espèce invasive si difficile à éradiquer.
Depuis plusieurs années, le Sagyrc a expérimenté de multiples techniques, dont certaines ont démontré leur efficacité. Sur l’aval à Oullins, des enrochements ont été bâchés pendant quelques années. L’enlèvement des bâches en 2018 a permis d’obtenir de bons résultats, les reprises, très faibles, ont été brulées et la renouée a pratiquement disparu. Là où le bâchage n’est pas possible, la technique consiste à faucher les jeunes pousses dès leur reprise, à un rythme très régulier (tous les 15 jours) pour affaiblir la plante en complétant l’intervention par du brûlage. Le problème est qu’aujourd’hui, profitant de la clémence de ce printemps, les cannes de renouée ont déjà bien poussé, certaines atteignant déjà plusieurs dizaines de cm et chaque jour qui passe favorise leur croissance.
La reprise des interventions de la brigade devra donc se concentrer sur l’éradication de cette plante sur des secteurs bien définis, rendue bien plus difficile et chronophage cette année, car il faudra, avant toute chose, couper et évacuer les cannes de renouée, avant même de reprendre fauches répétitives et brûlage.