Saint-Genis-les-Ollières a mis en place toute une série d’actions pour économiser l’eau. Dès l’an prochain,…
Les fouilles archéologiques préventives réalisées cet été à proximité de l’Aqueduc du Gier, avant le démarrage des travaux d’élargissement de l’Yzeron, ont apporté des éclairages très enrichissants sur cet ouvrage.
L’équipe d’archéologues qui a ausculté les piles de l’Aqueduc n’a pas sué pour rien !
La fouille prescrite par le Service régional de l’archéologie de la DRAC Auvergne-Rhône- Alpes (direction régionale des affaires culturelles), concernait 3 des 29 piles du pont siphon de Beaunant qui supportait les conduites forcées acheminant l’eau de l’aqueduc du Gier à Lugdunum.
Les observations ont révélé qu’une des piles, conservée sur 3,90 m d’élévation, reposait sur un soubassement constitué d’un assemblage de blocs de calcaire taillés en grand appareil. Les plus grands de ces blocs mesuraient 140 cm de long par 120 cm de large et 70 cm d’épaisseur, ce qui laisse à penser que les romains avaient déjà intégré la puissance des crues de l’Yzeron et avaient donc dimensionné les fondations en conséquence.
Autre découverte importante, la présence de pièces de bois (sans doute un résineux) sur une autre pile, composant un coffrage associé à la construction de la maçonnerie de fondation de la pile.
Cette découverte est inédite, car ces éléments pourraient permettre, par le biais d’analyses complémentaires, d’obtenir de nouveaux éléments de datation pour la construction de l’aqueduc du Gier.
Rappelons que la date de construction de cet ouvrage majeur suscite encore aujourd’hui de nombreux débats. Certains scientifiques la situent sous le règne de l’empereur Claude (41-54 ap. J.-C.), d’autres sous le règne de l’empereur Hadrien (117-138 ap. J.-C).
Quant aux vestiges aériens, très bien conservés, ils témoignent de l’importance des ornements dans la construction des piles, constitués de croisillons de pierre de différentes nature, formant des compositions géométriques appelées opus reticulatum (« appareil en filet »).
Ces découvertes ont conduit le Sagyrc et la Métropole de Lyon à modifier le tracé d’un collecteur d’assainissement, qui devait initialement être installé dans la berge gauche de la rivière, mettant alors potentiellement en péril les fondations des piles de l’Aqueduc du Gier.