Chronique de la gestion d’une crue

Dimanche 3 octobre 2021, un épisode pluvieux, qui s’intensifie au fil de la journée, affecte le bassin de l’Yzeron. Si l’intensité des précipitations décroit dans la nuit du 3 au 4 octobre, l’augmentation rapide des débits des cours d’eau incite le Sagyrc à déclencher les dispositifs de vigilance.
Zoom sur la gestion de l’événement.

Déjà en veille depuis le vendredi en raison de prévisions météo annonçant des fortes pluies le week-end sur la région lyonnaise, l’équipe du Sagyrc se réunit en cellule de crise le dimanche à 17h pour étudier la progression de l’événement.
Premiers constats : la plupart des cours d’eau en particulier du Ratier, le Charbonnières, la Chaudanne ou encore le Mercier réagissent très fortement avec un débit qui augmente de façon exponentielle, quasiment sans décalage avec les précipitations. L’inquiétude gagne quand les équipes constatent que sur la station de Francheville, le débit de l’Yzeron est passé entre 15h et 17h, de 2.7 m3/s à 19m3/s, soit près de 10 fois plus.

Compte tenu de l’évolution de la situation, le Sagyrc active le réseau Vigies et avertit les communes d’une vigilance au risque inondation. 11 membres du réseau Vigies se mobilisent, échangent avec la cellule de crise et font remonter des informations du terrain. Ils communiquent notamment les niveaux d’eau constatés sur l’Yzeron, grâce aux échelles de mesures installées in situ.

Pendant ce temps, les agents du Sagyrc contactent en préventif l’entreprise Chazal, mandatée pour la réalisation de travaux forestiers sur le bassin versant de l’Yzeron afin qu’elle soit prête à intervenir en urgence au cas où il faudrait enlever des embâcles, risquant notamment d’aggraver les débordements.
Aux alentours de 20h00, les agents du Sagyrc se rendent sur le terrain pour constater l’évolution de la situation sur des points critiques et faire le relai auprès des acteurs de terrain. A 21h25, les risques de débordements étant écartés, le Sagyrc met fin au réseau Vigies par message, sans omettre de les remercier pour leur réactivité et leur implication, qui ont été essentielles dans la gestion de l’événement.

En conclusion, sur la partie aval du bassin, le débit de pointe de cette crue (19 m3/s) est resté très en deçà du niveau de protection assuré par les aménagements réalisés sur l’Yzeron (environ 90 m3/s).
Pour autant, des dégâts ont été observés très localement, notamment au niveau du ruisseau du Sanzy sur la commune d’Oullins, qui a inondé une habitation. Des études sont en cours pour en comprendre les raisons et résoudre ce problème.

Comme le souligne Thibault Hours, chargé de mission au sein du Sagyrc « cet événement nous a permis de tester et d’affiner nos modes opératoires en cas de crue ; les échanges avec les communes et le réseau des vigies ont été fluides et efficaces. L’enseignement marquant a été la rapidité d’augmentation des débits à l’aval. Nous avons également constaté la difficulté pour les Vigies qui étaient sur le terrain de suivre l’évolution de la crue pendant plus de deux heures, de nuit et avec une météo difficile. Nous veillerons à faciliter leur mission lors de prochaines interventions ».