Suite aux travaux de lutte contre les inondations et de restauration écologique à Oullins, l’ONEMA,…
Là où il y a de l’eau, il y a de la vie. Une évidence qui exige sur l’aval du bassin versant de l’Yzeron de se concentrer sur l’amélioration des conditions hydrologiques. Explications avec Nicolas Roset de l’Agence Française pour la Biodiversité.
Une pêche décevante à Oullins
Depuis 2012, l’AFB assure un suivi de l’évolution des caractéristiques morphologiques et piscicoles sur le secteur réaménagé à Oullins. Tous les ans, des pêches de suivi sont réalisées, afin de mesurer l’évolution des populations de poissons et d’en tirer des enseignements. La dernière effectuée ce printemps à Oullins a été bien maigre. Là où plus de 12 espèces avaient été identifiées en été 2015, juste après la fin des travaux de restauration, il n’en reste que 3 en 2019 et leur densité reste faible.
« Depuis quelques années, le suivi sur ce secteur est très compliqué, car l’Yzeron subit une hydrologie contrastée qui alterne des assecs complets et longs et des périodes de crues ; ces variations fortes et subites sont très perturbantes pour la vie aquatique » explique Nicolas Roset.
Pourtant, l’Agence Française pour la biodiversité souligne qu’en dépit d’un cadre urbain contraignant, l’excellente qualité du réaménagement du lit qui offre des habitats variés, des vitesses d’écoulement diversifiées, très propices au développement des populations piscicoles. A condition qu’il y ait de l’eau ! L’amélioration des conditions hydrologiques, en réduisant les prélèvements, s’avère donc indispensable pour la survie des poissons. Un objectif central du Plan de Gestion de la Ressource en Eau du bassin de l’Yzeron, récemment validé.
En remontant c’est mieux
Ces résultats ont néanmoins été compensés par une pêche de sauvetage réalisée en amont sur le ruisseau du Ratier à Tassin la demi Lune. Dans ce secteur, une première phase de travaux de lutte contre les inondations et de restauration environnementale a eu lieu l’an dernier puis s’est interrompue pour respecter la période de reproduction des poissons. Au redémarrage des travaux, la pêche visait à sauvegarder la population piscicole pour la réimplanter en amont ou en aval, le temps de faire les travaux.
Des populations conséquentes de truitelles et de truites ont été trouvées, alors que la zone avait été fortement chahutée par les travaux. Si le Ratier a toujours joué un rôle de ruisseau « pépinière », ces résultats restent très encourageants. « Le Ratier et l’Yzeron sont deux cours dont les populations de poissons sont différentes, tant dans les espèces que dans les densités. Néanmoins certaines truites ont pu remonter les cours d’eau pour chercher des habitats plus favorables qu’à Oullins où le manque d’eau rendait leur survie difficile, c’est une hypothèse » analyse Nicolas Roset.
Quoi qu’il en soit, alors que les sécheresses deviennent plus fortes et plus longues, décloisonner les cours d’eau pour favoriser la circulation des espèces reste une priorité. « L’AFB, avec l’Agence de l’eau, a structuré un réseau de sites de démonstration où les politiques de restauration environnementale ont été particulièrement ambitieuses. L’Yzeron en fait partie. Nous sommes donc attentifs pour recueillir des données standardisées, qui puissent éclairer les actions à mener » conclut Nicolas Roset.