La mise en place de la nouvelle compétence GEMAPI, gestion des milieux aquatiques et protection…
Comment gérer le partage d’une ressource en eau de plus en plus rare avec les sécheresses répétées ? Sur le bassin de l’Yzeron plusieurs projets agricoles sollicitent de nouvelles ressources en eau pour leur développement. Des demandes à concilier avec des actions en faveur des milieux aquatiques. Tour d’horizon de solutions gagnant-gagnant.
L’agriculture ne peut survivre sans eau. Et pourtant, face à la raréfaction de ce bien commun, force est de rechercher des solutions qui ne pénalisent ni ce secteur, ni les milieux aquatiques, eux-mêmes pourvoyeurs d’importants services. Rappelons que l’objectif visé par le Plan de gestion de la ressource en eau du bassin de l’Yzeron, validé en 2017 par toutes les parties prenantes et piloté par le Sagyrc, est de réduire pratiquement de moitié les volumes d’eau prélevés actuellement pour conserver un débit suffisant au maintien de la vie aquatique.
Dès lors comment résoudre l’équation d’une nouvelle demande en eau et d’une nécessaire baisse des prélèvements ? D’autant que le Préfet a pris au 1er mars 2019 un arrêté de « vigilance sécheresse » sur l’ensemble du département du Rhône, signe d’une ressource en eau déjà déficitaire pour la saison.
C’est tout l’enjeu du dialogue constructif qui s’engage aujourd’hui sur le bassin avec la profession agricole, car les solutions de conciliation existent.
Un cas inspirant
Sur la commune de Vaugneray, des agriculteurs ont sollicité une nouvelle ressource de 200 000 m3 par an pour irriguer environ 100 ha de cultures. Au départ, il était envisagé une extension du réseau d’irrigation géré par le SMHAR, moyennant d’importants pompages pour relever l’eau sur ce nouveau périmètre irrigué. Au final, si les études de faisabilité le confirment, ce sera la création en tête de bassin versant d’une retenue collinaire mutualisée et alimentée par l’eau du Rhône, qui sera réalisée pour répondre à ces besoins agricoles. Elle permettrait une distribution de l’eau en gravitaire, donc sans pompages supplémentaires. Et pour contribuer à redonner de l’eau aux milieux, les porteurs du projet se sont engagés à équiper 4 retenues agricoles existantes de débits réservés, dont trois sont pointées comme prioritaires dans le Plan de gestion de la ressource en eau.
Diagnostic « retenues »
En effet, une vingtaine de retenues collinaires sur le bassin ont été identifiées comme particulièrement problématiques, car implantées en tête de bassin ou en travers de cours d’eau, qu’elles interceptent totalement. Dans ce cas, en période d’étiage, les milieux aquatiques en aval ne sont plus du tout alimentés en eau, et tout l’écosystème de la rivière en souffre.
Pour avancer sur ce sujet, le Sagyrc va prochainement lancer, avec l’appui financier de l’Agence de l’eau, un diagnostic sur ces 20 retenues, avec un double objectif : étudier et chiffrer l’installation d’une dérivation et la mise aux normes en matière de sécurité. Ces données permettront aux agriculteurs, en accord avec la DDT, de définir un programme de travaux, pour lequel ils bénéficieront d’un appui technique de la part du Syndicat. S’il était décidé une suppression d’une ou plusieurs de ces retenues, certaines n’ayant aujourd’hui plus d’usage de ressource mais un usage de loisir et d’agrément, le Sagyrc pourrait réaliser les travaux au titre de sa mission de restauration des cours d’eau.
A suivre, donc…