L’enlèvement des arbres et le dégagement des emprises de chantier ont eu lieu en décembre…
Trop d’eau ou pas assez d’eau, c’est le contexte complexe que doit gérer le bassin de l’Yzeron. Alors que la sécheresse se profile encore pour cette année, le risque inondation reste toujours présent. Le Sagyrc se mobilise pour en faire prendre conscience et se préparer au mieux. Focus sur les actions menées.
Riverains de l’Yzeron : rester vigilants
Les travaux de protection contre les inondations sur les rives de l’Yzeron aval seront terminés d’ici 2 à 3 ans. Et pourtant, d’ici à la réalisation des retenues sèches qui offrira un niveau de protection centennal, les riverains resteront exposés si des crues supérieures à celle de 2003 arrivent. Celle de fin 2016 n’en était pas loin, quelques heures de pluie de plus auraient provoqué des débordements bien plus importants sur des secteurs habités. La prudence reste donc de mise. Pour en faire prendre conscience et amener chacun à s’organiser au mieux, tous les riverains de l’Yzeron reçoivent, au fur et à mesure de la progression des travaux d’aménagement des cours d’eau, un dossier personnel leur expliquant quelles seraient les zones inondées, les hauteurs d’eau sur leur parcelle en cas de crue centennale et les invitant à prendre des précautions, comme par exemple la mise hors d’eau des systèmes électriques ou électroniques. Chaque riverain se voit proposé un diagnostic de vulnérabilité. A ce jour, plus de 300 dossiers ont déjà été diffusés. Cette sensibilisation s’avère d’autant plus indispensable que les aménagements de protection contre les crues donnent aux riverains le sentiment de ne plus être exposés, alors que le risque reste réel au-delà de la crue trentennale.
« Nous avons également sollicité individuellement les 40 entreprises riveraines de l’Yzeron pour leur proposer des diagnostics gratuits de vulnérabilité et leur permettre d’identifier les actions leur permettant d’être moins impactées en cas de crue. C’est un travail de longue haleine car elles n’en voient pas toujours l’intérêt, bien que ce type de diagnostic soit obligatoire dans les zones inondables » explique Thibaut Hours, chargé du volet prévention au Sagyrc.
Organisés face à la crue
L’anticipation, c’est aussi préparer les situations de crise, pour ne pas se laisser « déborder », ne pas céder à la panique et pouvoir gérer au mieux l’événement. Dans cet objectif, le Sagyrc a engagé la structuration d’un réseau de Vigies, des riverains volontaires chargés de surveiller sur le terrain la progression de la crue et de faire remonter les informations aux PC sécurité basés dans les communes et au siège du Syndicat. Après avoir réalisé un exercice test fin 2018, les procédures s’affinent et vont intégrer les résultats d’une étude menée par l’IRSTEA qui a proposé des seuils d’alerte, à partir desquels les cellules de crise pourraient être activées. Plusieurs stations de mesure des débits, installées en amont du bassin et sur quelques sites stratégiques, fournissent désormais des données en temps réel, facilitant le suivi de la crue.
Ce travail, qui se poursuit, est réalisé en étroite collaboration avec les communes d’Oullins, Sainte-Foy-lès-Lyon, Tassin la Demi-Lune et Francheville. « La préparation des exercices de test et leur mise en œuvre ont permis de tisser des liens renforcés avec les communes, de les amener à cadrer des protocoles, prévoir des astreintes en lien avec leurs propres procédures internes obligatoirement inscrites dans un plan communal de sauvegarde (PCS), … nous sommes donc collectivement mieux préparés et avons appris à nous coordonner » souligne Thibault. De nouveaux exercices de test pourraient être programmés en 2019, pour évaluer l’amélioration des procédures et être encore plus opérationnels en cas de crue.